S.J.I.N.A.
|
||||
HISTOIRE BIOGRAPHIES/ INTERVIEWS RESULTATS EVENEMENTS COURS LIENS ET AMIS NOUS CONTACTER |
Maître Wang Wenyong a consacré sa vie entière à mener des recherches sur la lutte chinoise. Il est l'auteur d'un ouvrage : -Zhong-guoschi Shuai Jiao Quan » ou » Style chinois du Shuai Jiao ». ll.a crée deux centres d'en- ment à Pékin (Beijing) et a formé de fameux lutteurs chinois. Son enseignement est rigoureux, exigeant, riche en postures de renforcement et en exercices de coordination. Il donne une autre dimension à la lutte, qu'il enseigne comme art à multiples facettes. Maintenant, il désire ouvrir son enseignement aux étudiants étrangers, car il est convaincu que Ceinture Noire :
Est-ce que pour vous la lutte chinoise est interne ou externe ? Me Wang Wenyong : Le Shuaï
Jiao a bénéficié des apports de la
boxe interne du Bagua (Pakua), du Taijiquan ( Tai Chi Chuan), du Xing
Yi Quan (Hsingyi chuan) et de l’ancienne Lutte chinoise.
Toutes les manœuvres avant la projection viennent des Arts internes. Par exemple, le mouvement de saisie par l'extérieur vient du Bagua, celui de l'intérieur vient du Taiji. La meilleure lutte est dans l'art de la saisie. Une bonne saisie vous aide à réaliser une technique correcte. Avant de faire passer C. N. : Est-ce que le Judo
a un rapport avec
le Shuai Jiao (lutte chinoise)
?
Me W. W.: En 1904/05, les
Japonais font la guerre aux Russes. Ils utilisent le Judo
pour battre les Russes. A l'époque de la
dynastie des Ming (1368-1644),
Chenyuan Lun (nom chinois)
ou Chen yuan Pin ou Chin Gempin (en japonais) transmit son art à
trois disciples japonais qui créeront trois écoles de Ju-Jitsu. Le Shuai Jiao est donc l'ancêtre du Judo et du Sumo. Les premières tenues de Judo avec leurs manches courtes ressemblaient étrangement à celle du Shuai Jiao (appelées
» dalian »)
C. N.: Pouvez-vous nous
parler de l'esprit du Shuai Jiao?
Me W. W.: Dans les wushu,
on trouve beaucoup d'applications
de combat réel comme,
par
exemple, les attaques à la gorge ou aux yeux.
Cette attitude n’est pas
correcte du point de vue du
Shuai Jiao qui se veut également une méthode d’éducation
II n est pas exclu de connaître
les applications martiales pour une meilleure efficacité,
mais les qualités humaines de coeur
et de moralité
doivent primer Dans le Shuai Jiao les règles de politesse
sont à la base de la pratique. Le non-respect de
ces règles peut
entraîner l’exclusion Par exemple, un adepte qui se bagarre dans la rue risque
le renvoi.
C. N.: Quelle est la période importante de la lutte chinoise? Me W. W.: L’histoire de
la lutte chinoise remonte à
plus de 2000 ans. Sous la dynastie des Qing (1644-1911),
avant la grande guerre des huit pays, la lutte chinoise est au sommet Les
techniques sont complètes et bien corrigées. A
cette époque, les grands
lutteurs sont classés en première, deuxième, troisième
et quatrième classe.
Les premières classes sont les gardes du corps de l'empereur, les quatrièmes
sont les surveillants du palais
impérial. Leurs salaires sont en rapport avec le classement
fis sont donc obligés de
s'entraîner très dur pour obtenir un salaire décent
afin de nourrir leur famille. Les premières classes étaient
très bien payées.
C. N.: Quand vous avez
démarré la lutte, cela devait être
très difficile de devenir l'élève d'un grand maître.
Maintenant, avec les systèmes modernes, n'importe qui peut s'inscrire dans un club et apprendre la
technique. Que pensez-vous
de cette évolution ?
Me W. W.: S'il s'agit d'un véritable disciple, je lui transmets l'essence de l'Art de manière détaillée. S'il s'agit d'un élève moins motivé, je lui enseignerai les bases. C. N. : Que pensez-vous de Me W. W. : A l'origine, les Mongols étaient réputés comme de fameux archers, cavaliers et lutteurs. Sous l'empereur Kangxi (1662-1722) de la dynastie Qing (mandchoue), les Mandchous ont entrepris des recherches sur la lutte mongole, dont ils reconnaissaient l'efficacité. C'est à cette époque que le Shuai Jiao s'est enrichi de différents styles qui font sa richesse et sa complexité. Toutefois, la lutte mongole existe encore à part entière de nos jours et entretient d'excellentes relations avec la lutte chinoise. J'ai dans mes élèves des lutteurs mongols qui figurent parmi les meilleurs. C. N.: Notre entretien touche à sa fin. Voudriez-vous dire un mot pour conclure ? Me W. W. : Le Shuai Jiao est un Art qui repose sur 3 principes de base : force intelligente, rapidité et gongfu (kungfu = maîtrise, virtuosité). La maîtrise s'acquiert par le travail du «Jiben-gong » (travail de base). A l'opposé de certaines formes de lutte qui cherchent à projeter l'adversaire à tout prix par l'utilisation de la force physique brute, le pratiquant de Shuai Jiao utilise harmonieusement sa force naturelle en adaptant sa technique à son adversaire. Contrairement à d'autres Wushu, le Shuai Jiao ne possède pas de « Daolu » (kata) afin d'éviter toute mise en situation stéréotypée nuisible à l'efficacité en situation réelle. Je dis toujours : « travailler les Daolu et attendre d'être frappé... » Pour être un bon lutteur, il est préférable de connaître les Arts Martiaux chinois. Celui qui connaît la lutte chinoise peut devenir un bon judoka, mais pas l'inverse, car les mouvements souples du Shuai Jiao sont difficiles à exécuter pour un judoka. .Il est important pour le futur de créer en France une association de lutte chinoise. « Ou Hua Long » (surnom chinois de Jean-Luc Lesueur donné par Me Wang Wenyong, signifiant « Dragon entre l'Occident et |